« Crois en toi, forme-toi, expose-toi », tel serait le leitmotiv de Mohamed Soltani, ancien membre de l’équipe de France de karaté, qui a transformé l’éthique des katas en discipline de vie : recherche de la perfection technique qui doit déboucher sur l’efficacité, disponibilité mentale associée à l’esprit de décision, maîtrise de soi et transmission.
Il grandit avec ses sept frères et sœurs, dans un cadre familial où s’inculque le respect, première des vertus des karatékas. Elève attentif et doué en langues étrangères, il présente un Bac Technique en mécanique. « J’avais l’intuition de devoir ajouter une composante commerciale pour prendre de la hauteur sur la technique. »
Il se découvre de nouveaux potentiels durant son BTS Technico-commercial. « J’ai été sensible à la science qu’il y a dans le commerce : l’intelligence et les concepts à mettre en action pour augmenter les chances d’atteindre l’objectif. »
La maîtrise des langues et la compréhension de la diversité des cultures permettent de maintenir un vrai degré de liberté dans un monde global. Sans cela, comment développer de l’empathie, communiquer, négocier, interagir avec les autres, réussir ensemble ?
Pour aller plus loin, il entre en 2ème année de classe préparatoire et, armé de toute sa détermination, débute l’allemand et prépare les concours.
Quand arrive l’heure du service militaire, son titre de champion de France lui ouvre l’accès à la section réservée aux athlètes de haut niveau. Il y côtoie les footballeurs Bixente Lizarazu et Emmanuel Petit, le nageur Franck Esposito et le judoka Djamel Bouras. Il décroche le titre de champion d’Europe et remet à plus tard son projet d’école de commerce.
Engagé comme cadre commercial chez Electroclass, PME du groupe Fichet-Bauche spécialisé dans les systèmes automatisés de stockage, il voit en huit ans son territoire s’étendre au quart sud-est de la France. « C’est le résultat d’une rencontre intéressante avec le bon directeur général. »
Il réussit à convaincre son employeur et la Fédération française de karaté de cofinancer une année de MBA. « J’avais la fibre entrepreneuriale naissante et une approche empirique des stratégies de développement. Je ne pouvais pas aller dans un ‘’océan bleu’’ sans méthode. » Il participe à la formation d’une filière de haut niveau dans sa discipline, tout en ciblant des entreprises industrielles pour sa prochaine étape professionnelle.
Schneider Electric le repère et l’envoie en Algérie comme Directeur marketing et commercial. En quelques mois, il augmente la puissance du bureau de liaison local, qui devient une filiale à part entière.
Puis c’est l’Arabie Saoudite. Le changement est important, sur ce vaste marché à haute tension concurrentielle dominé par des groupes américains. Mohamed Soltani se concentre sur les offres et la politique commerciale, apprend l’arabe en courant continu avec un professeur d’université, et finit en prise directe avec les clients, comme Directeur des ventes opérationnelles. « Un fameux moment de vérité ! »
Il regagne la France en 2005, pour la Direction Groupe de l’efficacité des ventes, qui joue un rôle de connecteur entre les ventes et le marketing. Il devient alors générateur d’outils de relation client pour les patrons des filiales des 48 pays.
Quatre ans plus tard, il rejoint l’entité ‘’Global marketing’’, nouvellement créée, et contribue, par la planification stratégique et marketing, à la galvanisation et au rayonnement des unités opérationnelles du monde entier. « J’aime concevoir des projets novateurs, ambitieux, audacieux, qui servent la réussite collective. »
Si, pour entretenir sa résistance, Mohamed Soltani a complété le karaté par le marathon, il reste avant tout un karatéka : animé par la droiture, la fiabilité, la fidélité, notamment à son Ecole et à l’association des diplômés, dont il est administrateur.
EM Lyon : MBA 2000 Traduction anglaise : Carole Bausor, ILTC Date de parution : 01/06/15