Le métier de Chris Alexander en fait rêver plus d’un ! Quand de jeunes diplômés lui demandent, les yeux brillants, « comment faire pour avoir un métier dans le foot ? », il les encourage à vivre le maximum d’expériences, pour se préparer à saisir les opportunités le moment venu, dans le football… ou ailleurs !
Car l’ancien numéro 9 de l’équipe de Nottingham University, quand il était étudiant en biologie, ne pouvait imaginer gérer un jour les opérations d’un des plus puissants clubs européens.
Diplômé en 1983, Chris Alexander décide de devenir expert-comptable et se forme chez PWC (‘’Big four’’ de l’audit) durant trois ans. « C’était caractéristique du système éducatif britannique de l’époque, d’étudier une matière que l’on aime, avant de choisir un métier plus ‘’sérieux’’ pour débuter sa vie professionnelle. »
S’il découvre le métier avec intérêt, il se rend compte qu’il n’est pas fait pour le conseil. « J’avais besoin d’une entreprise avec des produits tangibles et des projets de développement. »
En 1987, il rejoint Mowlem, l’une des plus importantes et des plus anciennes entreprises de construction du Royaume-Uni, à qui l’on doit des ouvrages aussi connus que London Bridge. Au sein de la Direction financière, il apprécie la diversité de ses missions. « Mais j’ai eu rapidement besoin de risque, de challenge. La finance d’entreprise peut facilement produire de la routine ! »
Chacun peut construire sa propre liberté. Développer régulièrement ses compétences et les mettre à l’épreuve, apprendre la persévérance et la résilience permet d’accroître le champ des possibles. En apprivoisant ses peurs, on peut s’échapper de la routine, faire face à l’imprévu, penser et agir autrement, sauter dans l’eau froide de l’inconnu.
La crise qui frappe le secteur de la construction au début des années 1990 donne au jeune contrôleur de gestion l’occasion de sortir de sa zone de confort. Le groupe Mowlem enregistre des pertes sérieuses, notamment dans ses filiales françaises.
Chris Alexander s’installe comme responsable financier à… Trévoux, bourgade de 7000 habitants située sur la rive gauche de la Saône, à une trentaine de kilomètres au nord de Lyon. « Les premiers temps ont été éprouvants. Il a fallu négocier un plan social et mettre en œuvre un retournement vigoureux, dans un environnement culturel, règlementaire et social inconnu pour moi, et parfois déroutant ! »
La consolidation des filiales en 2000 marque la fin de sa première période. « Je suis convaincu de la nécessité de développer régulièrement ses compétences. On ne peut pas se reposer toute une vie sur ses diplômes de jeunesse. » Chris Alexander suit le MBA d’EMLYON, puis se résout à rentrer au Royaume-Uni avec sa famille. « J’ai adoré la France et cette formation remarquable, mais en 2002, les opportunités étaient trop rares dans l’hexagone pour un Anglais. »
A cette époque, le Chelsea FC (‘’Big Four’’ du football anglais) traverse une mauvaise passe (manque de réussite sportive, difficultés financières…) et recherche son Directeur financier. « C’était quatre mois avant le rachat par Roman Abramovich. Je n’étais pas dans la confidence des tractations. Je suis venu pour le défi du redressement. L’aventure s’est révélée encore plus passionnante que prévu. »
Le périmètre de Chris Alexander se termine là où commence la pelouse de Stamford Bridge : il supervise avec efficacité et discrétion finances, ressources humaines, informatique et équipements d’une organisation dont le budget approche € 400 millions, soit la 7ème place européenne ; il s’attelle aujourd’hui au casse-tête du ‘’Fair-Play financier’’ de l’UEFA.
Dans cet univers aux chiffres démesurés et aux mœurs de tabloïds, il garde la tête froide, en nageant plusieurs fois par semaine dans les eaux fraîches et revigorantes de la piscine en plein air de Tooting Bec.
EM Lyon : MBA 2001 Traduction anglaise : Carole Bausor, ILTC Date de parution : 01/06/15