Entrepreneurs Forever 2015

Sandrine Gleize


Directrice générale de Caliceo

Elle développe l’un des premiers groupes de balnéothérapie en France.


Parler de soi ne va pas de soi pour Sandrine Gleize, ancienne nageuse de haut niveau qui s’éloigne progressivement des bassins, sans pour autant quitter le monde aquatique ni se départir de sa modestie de championne.

Sa jeunesse a l’odeur chlorée des entraînements âpres sans lesquels il n’y a pas de performance. Ses résultats lui ouvrent les portes de l’UFRAPS. « Ne souhaitant pas devenir professeur d’éducation physique, je me suis orientée vers le management du sport et des loisirs, filière nouvelle aux débouchés incertains ! »
Elle ajoute à sa formation un brevet de maître nageur et plonge dans le monde du travail. Elle enchaîne les saisons, spa de luxe à Courchevel, résidence de tourisme dans le sud, jusqu’à un séjour d’une année en Martinique, où elle est chargée d’organiser les programmes des vacanciers. « J’ai pris beaucoup de plaisir à gérer du personnel et des projets. »

Après quatre années à bourlinguer, Sandrine Gleize écarte une proposition de l’Hôtel Martinez à Cannes, pour un premier CDI, comme chef de bassin dans une piscine Sport-Loisirs près de Lyon. Elle constitue son équipe, développe les activités aquatiques, met en œuvre une démarche Qualité jusqu’à la certification Iso 9001, fait rare dans le secteur... et fonde une famille.

La liberté se mérite. Etre libre consiste à s’exposer, à explorer, à faire des propositions, à tenter des expériences, à anticiper le futur. Cela sous-entend aussi de s’accorder le droit de se tromper et de le reconnaître pour les autres.

En 2008, assurant l’intérim entre deux directeurs, elle songe à passer dans le grand bain du management général. « J’ai rencontré un ami de mon village, cycliste professionnel inscrit à PGM. J’ai compris que c’était pour moi ! »
Du programme PGM, elle ne manque rien, s’appuyant sur son mari pour l’intendance familiale, nageant avec jubilation de la gestion financière au management. « J’ai été fascinée par les entrepreneurs de ma promotion ; j’ai eu envie de vivre la même chose comme salariée. »

Dans le cadre de son mémoire, elle découvre l’aqualudisme et le milieu de la balnéothérapie, où des sociétés émergent, comme Caliceo. « J’ai vu dans ce secteur l’opportunité de valoriser mon parcours précédent. »

Caliceo a été fondée en 1997 par une famille d’entrepreneurs landais, propriétaires d’hôtels et de thermes construits par leur aïeul. Souhaitant se diversifier, ils ouvrent les premiers centres à Dax puis à Toulouse. Avec le succès, les fondateurs ambitionnent de démocratiser la balnéothérapie en périphérie de grandes villes.

Sandrine Gleize se jette à l’eau, envoie une candidature spontanée et se voit proposer le redressement du centre de Lyon ouvert un an plus tôt. « La directrice précédente était partie en 48 heures, il n’y avait plus d’historique dans l’ordinateur et tout était à reconstruire. »

Elle patauge quelques jours puis s’engage à grandes brasses dans le management participatif, avec le client au cœur du dispositif. « L’esprit d’équipe, la cohésion, la franchise, le travail bien fait, le respect des autres, ne sont pas de vains mots pour moi. »
Quatre ans plus tard, l’établissement lyonnais, avec 22 salariés, affiche € 4 millions de chiffre d’affaires et une rentabilité confortable : performance remarquée par les actionnaires.

Ceux-ci, après avoir cédé la branche hôtelière, créent pour Sandrine Gleize le poste de directeur général et du développement pour l’ensemble du groupe, qui compte aujourd’hui sept centres. « C’est un peu comme passer de Pro D2 en Top 14 en rugby ! J’ai proposé un projet dans lequel je reste proche de l’exploitation, avec des processus structurants sur la Qualité, les protocoles de services et les pratiques managériales, pour faire de Caliceo une référence. »


EM Lyon : PGM 2010
Traduction anglaise : Carole Bausor, ILTC
Date de parution : 01/06/15