Nassir Goulamaly n’a pas le temps de prendre de longues vacances, trop heureux de réaliser le projet qui l’habite depuis toujours. « Je faisais partie des étudiants qui savaient ce qu’ils faisaient à EMLYON ! J’ai toujours eu l’ambition d’être un entrepreneur : pérenniser et développer notre groupe familial français dans l’océan indien. »
S’il est très imprégné de la culture indienne de sa famille, puisqu’il parle encore couramment le gujarati, c’est pourtant à la Réunion qu’il passe son enfance avant de faire ses classes prépa à Paris. Il complète son diplôme de l’Ecole par un Master de Finance à Sciences Po et gagne l’Indonésie dans le cadre de son VIE (Volontariat International en Entreprise). Il y demeure trois années de plus, comme directeur financier d’Alcatel. « Cette période a été doublement utile. Je faisais mes premiers pas professionnels dans un environnement où nous devions tout prouver. Et surtout, j’ai compris là-bas que pour conquérir un pays, il faut savoir s’y installer de manière pérenne. »
De retour en France en 1998, il se marie et redessine Océinde à partir des activités industrielles familiales. « Tout notre groupe a une culture industrielle. J’ai bâti mes affaires autour de ce noyau, en additionnant des PME dynamiques, répondant à notre stratégie ‘’3I‘’ : innovation, industrialisation et internationalisation. »
Notre groupe est sain financièrement et sans endettement ; c’est la condition de ma liberté.
Nassir Goulamaly réalise plusieurs opérations de croissance externe, par opportunité. « Je n’ai pas de démarche structurée, c’est une question d’intuition. J’ai la conviction que la Réunion peut devenir la plateforme française de l’Océan Indien et que seuls les groupes privés peuvent innover sur des marchés restreints éloignés de la Métropole. »
Il développe des peintures haute performance et décoratives à partir de quatre usines en France, à la Réunion et en Roumanie. En parallèle, il se diversifie dans les produits de la mer. Déjà opérateur historique dans les lointaines Terres Australes et Antarctiques françaises, avec une pêche palangrière respectueuse de l’environnement, il installe la première ferme d’élevage de crevettes biologiques au Mozambique, y devenant le premier investisseur français. « Ce n’est pas sans risque. Un virus a durement impacté la ferme en 2011. Si nous avons pu rebondir, c’est grâce, non seulement à la proximité entretenue avec les équipes locales et les clients dans le monde entier, mais aussi à notre indépendance financière et à notre vision de long terme. »
En 2011, il se lance, toujours en avance, dans la fibre optique à la Réunion, secteur fortement convoité depuis !
Océinde regroupe aujourd’hui une quinzaine de sociétés et 1500 personnes. « Je grandis à mon rythme, par autofinancement. Je suis le petit fortement agile et innovant. »
A entreprise singulière, management non conventionnel. « Dans un groupe diversifié en termes de métier et de géographie, il faut compter sur des Hommes de grande qualité, autonomes, bosseurs, loyaux. Mes recrutements sont très éclectiques. J’adorerais être plus sollicité par les jeunes diplômés ! »
L’objectif pour Océinde est de poursuivre sa croissance sur les mêmes principes d’innovation et d’excellence industrielle. « L’environnement français est dur, mais il faut garder de l’ambition et du dynamisme, se projeter, se surpasser. Le courage et la responsabilité, cela s’apprend en prenant des risques. »
Pour cette compétition, Nassir Goulamaly s’entraîne comme un athlète de haut niveau : squash, aviron, course à pied… et trois jeunes enfants !
EM Lyon : Programme Grande Ecole 1993 / Msc in Management Traduction anglaise : Carole Bausor, ILTC Date de parution : 01/06/15