Bernard Reybier vient de fêter ses 25 ans chez Fermob : 25 ans de bonheur, à imaginer, construire, partager, innover, conquérir. Nul doute que l’histoire de cette petite métallerie devenue l’une des marques les plus attractives du mobilier de jardin, avec ses pièces iconiques exposées dans les plus grands musées, fera longtemps cas d’école.
A l’origine de cette réussite, un certain atavisme familial et un parcours haut en couleurs.
En 1975, Bernard Reybier est sélectionné avec quatre autres étudiants pour aller apprécier les nuances du marché syrien au profit du CFCE (Centre Français du Commerce Extérieur).
On connaît tous la fragilité d’une entreprise.
Chez Fermob, j’ai la responsabilité et le souci permanents de la pérennité. Je veille au respect de l’ADN de l’entreprise et à sa santé financière ; et je m’efforce de découvrir et développer les talents de mes collaborateurs, avec comme objectif de n’avoir un jour plus rien à faire !
Teinté ‘’proche orient’’, il embarque comme stagiaire pour la croisière-exposition d’une PME de transports frigorifiques rhônalpine, qui fait route d’Alexandrie au Koweït. Embauché comme attaché commercial export, il se constitue un carnet d‘adresses bigarré, des pays de l’Est à l’Asie Mineure. « Ce premier job m’a rendu un immense service. J’ai gagné en autonomie et en compréhension du commerce international et de la mentalité arabe. »
A compter de 1978, il suit au sein du groupe international américain Black et Decker un parcours pigmenté de marketing, de chef de produit à la direction de divisions. « Ce furent sept superbes années, une magnifique école de responsabilités internationales, qui a éveillé mon goût pour le développement produit. »
Alors qu’il se met en quête d’une entreprise à reprendre, on lui propose un poste de directeur commercial au sein des Fromageries Reybier - sans plus de lien aucun avec sa famille -, au moment de sa fusion avec le groupe Entremont. Il met en place la direction marketing du nouvel ensemble – 4 milliards de francs à l’époque – et retourne à son projet.
Le cahier des charges est explicite : une entreprise de fabrication, de produits grand public, exportables, située en région Rhône-Alpes. Il trouve la perle rare en bord de Saône : un atelier de métallerie familial, sans organisation commerciale ni administrative, quasiment mono-produit, dégradé par la concurrence du plastique. « J’ai eu l’intuition des développements possibles. Le fer est une matière à idées, il traduit l’épaisseur du trait, le dessin que l’on a dans la tête. »
Il peint une stratégie de niche, d’innovation produit et d’internationalisation, avec sur sa première palette quatre décisions : arrêt de la vente aux hypermarchés, retour du fer au jardin annoncé à toutes les rédactions, premiers contacts hors des frontières, parti pris du design.
Il invente la couleur au jardin en 1996, dans un univers encore souvent monochrome, prenant pour cela des décisions industrielles radicales, et fait appel à des designers pour concevoir des produits contemporains. Il engage une vraie stratégie de marque à compter de 2005, avec un catalogue grand public qui hisse les couleurs de Fermob : joie de vivre et respect de l’environnement.
Les conditions sont réunies pour continuer la fresque : professionnalisation du ‘‘contract’’ (équipement d’espaces) en 2010, rachat des actifs de Roland Vlaemynck en 2013, qui élargit le champ de produits au textile, acquisition d’une société en Chine en 2014. Il badigeonne pour Fermob un avenir arc-en-ciel. « Notre objectif est d’atteindre € 50 millions et 250 personnes, pour accéder au rang de ‘’marque-pays’’. »
L’heureux président se définit comme un ‘’autocrate éclairé’’. « Je suis le protecteur des valeurs, des idées et des produits, le porteur enthousiaste des projets, un voyageur curieux des évolutions du monde, pour soi et pour l’entreprise. » Pour EMLYON, il est un ‘’ éclaireur authentique’’, sachant partager ses goûts et ses couleurs.
EM Lyon : Grande Ecole 1975 Traduction anglaise : Carole Bausor, ILTC Date de parution : 12/09/14